Conseil d’Administration INRA - 15 mars 2019

, par  Secrétariat SF , popularité : 36%

Déclaration liminaire CGT-INRA

Le Conseil d’Administration d’aujourd’hui se tient dans une période de mobilisation continue des « gilets jaunes » souvent associés avec la CGT dans leurs revendications sociales. Le gouvernement répond par une répression policière inacceptable et rarement égalée depuis des décennies. C’est par milliers, à ce jour, que se comptent les blessés plus ou moins graves. Il y a deux semaines, c’est un député de la république, par ailleurs collègue de l’INRA, qui s’est fait tabasser par les forces de l’ordre. La CGT condamne avec la plus grande fermeté toutes ces violences policières.

Pour le 80ème anniversaire du CNRS, le premier ministre a annoncé une loi de programmation pour la recherche et l’enseignement supérieur dont se sont réjouis les PDG des principaux EPST, dont l’INRA. Mais qu’en est- il exactement ? Cette loi ne ressemblera en rien à celle de 1982, déjà imparfaite : vous comme nous savons qu’il n’y aura aucune création d’emploi et aucune augmentation du budget de l’ESR. Pire c’est la fin du statut de la fonction publique qui est programmée avec l’institutionnalisation de la précarité via le contrat de chantier qui se déclinera aussi à l’INRA. En guise d’illustration, la ministre de l’ESR, Mme Vidal, annonçait récemment à la radio qu’elle préférait augmenter le nombre de bourses de thèses et post-doctorales plutôt que de recruter des titulaires chargés de recherche et des maitres de conférences ! Le caractère néfaste de cette politique gouvernementale s’exprime aussi dans la décision d’augmenter massivement les frais d’inscriptions pour les étudiants extra-communautaires. Pour les fonctionnaires, le projet de loi dit « de transformation de la fonction publique » (la loi Dussopt), annonce la disparation programmée des CHSCT et la dénaturation du rôle des CAP, élément fondateur et essentiel du statut qui garantit une équité des collègues pour les promotions et une représentation juste des personnels. Les CAP ne s’occuperaient plus que des cas disciplinaires et la promotion se ferait ainsi uniquement au "mérite" apprécié par les directeurs d’unité, dans un rapport de subordination renforcée.

La disparition de l’IRSTEA et de l’IFSTTAR dévoile le vrai projet gouvernemental pour l’ESR. Transformer un EPST, l’IFSTAR composés de 600 agents et avec plusieurs implantations sur le territoire national, en composante d’une université de la région parisienne témoigne de la volonté de ce gouvernement d’atomiser la recherche publique au profit d’intérêts locaux ou régionaux.

Nous ne pouvons qu’être dubitatifs sur votre discours rassurant, Monsieur le Président, concernant les relations INRA-CIRAD. Nous vous demandons de nous communiquer le rapport remis au 1er Ministre sur la restructuration de la recherche- développement à l’international, afin d’en apprécier les conséquences possibles sur l’INRA et sur le CIRAD.

Pour la CGT, il n’y a donc aucune raison de se réjouir de la situation.

Sans entrer dans les détails car cela figure à l’ordre du jour et nous nous exprimerons plus longuement à ce moment-là, nous ne comprenons toujours pas votre volonté de fusionner l’INRA et l’IRSTEA à marche forcée. L’exemple le plus démonstratif est l’entretien d’affectation individuelle des agents sur un poste virtuel dans un EPST virtuel. Nous vous demandons l’arrêt immédiat de ce processus d’affectation individuelle et le maintien de tous les agents INRA et IRSTEA sur leurs postes et leurs fonctions actuels. Le projet de nouvel institut est tellement bien parti, qu’il est envisagé que le budget initial 2020 soit seulement présenté aux Conseils d’administration des deux établissements, mais approuvé directement par arrêté des ministères de tutelle !

Voir en ligne : Déclaration liminaire CGT-INRA