Retraites : plus que jamais, on ne lâche rien !

, par  Secrétariat BL , popularité : 44%

APRES LES DÉCLARATIONS D’EDOUARD PHILIPPE, PLUS QUE JAMAIS, ON NE LÂCHE RIEN : RETRAIT DU SYSTÈME DE RETRAITE PAR POINTS !

Le 17 Décembre, plus d’un million et demi de salariés du public et du privé, d’étudiants et de lycéens, de retraités ont à nouveau fait grève et manifesté pour exiger l’abandon du projet de contre-réforme des retraites.
De nombreux collègues de l’INRA y ont participé, le nombre de grévistes n’ayant jamais été aussi conséquent depuis plus de 20 ans,
et ce malgré une minoration systématique de leur nombre par la direction affichant certains centres à zéro grévistes alors que plusieurs dizaines de collègues étaient en grève***. Les agents SNCF, RATP, électriciens et gaziers, les salariés des raffineries, des ports, de nombreux établissements scolaires et universités ont décidé de reconduire la grève, et une majorité de la population soutient le mouvement au grand dam du gouvernement. De nouvelles manifestations ont eu lieu au plan local le 19 décembre.

Droit dans ses bottes, le 1er ministre a néanmoins rejeté toute idée de retrait de ce système à points dans son discours prononcé à l’issue de la réunion multilatérale avec les organisations syndicales le soir du 19 Décembre.

Lors de ce discours, il a cependant été contraint d’avouer que « la question des 6 derniers mois » se posait pour les fonctionnaires. Et pour cause ! Dès lors que le calcul de la pension ne serait plus basé sur le salaire le plus élevé acquis avant de partir en retraite mais prendrait en compte toutes les années travaillées, y compris les périodes à très faibles salaires, quel autre résultat qu’une baisse drastique des pensions pour tous les salariés du public ? Concrètement c’est toute la précarité en début de carrière, mais aussi les périodes de chômage, de maternité et de maladie qui sont actuellement prises en compte par le système au titre de la solidarité. Parmi les fonctionnaires, la réforme serait particulièrement préjudiciable pour les personnels de la recherche et les enseignants compte-tenu de la faiblesse de leurs primes. Mais ces pertes concerneront tout le monde y compris le privé avec l’abandon du calcul sur les 25 meilleures années.

Mais, faites leur confiance, il y a désormais un « simulateur » gouvernemental censé prouver qu’on y gagnerait… avec une carrière complète démarrant à 22 ans (âge moyen entrée INRA= 27 ans !) pour les générations nées entre 1980 et 1990… et en continuant jusqu’à 65 ans. Pour les autres, nées avant 1975, circulez, vous n’êtes pas concernés, dixit le simulateur… alors que le calcul de votre pension se ferait avec une conversion en points sur la base de votre indice acquis en 2025, et non sur la base de l’indice plus élevé de fin de carrière. Ce qui ne se dit pas c’est que ceux qui y gagneraient vraiment touchent plus de 11000€/mois ! Vous en connaissez beaucoup à l’INRA ?

Et l’« Age-pivot », désormais qualifié d’« âge d’équilibre » en langue de bois gouvernementale ? C’est effectivement une aggravation des conséquences du système à points avec les malus de 5% par an sanctionnant un départ précoce en retraite avant 64 ans. Cela vise bien à nous pousser à partir plus tard. Mais comme le système à points aboutirait à une baisse conséquente de la pension, quelle autre solution que de partir plus tard pour maintenir une pension minimale… ou comme l’encouragent Delevoye et ses amis de souscrire à des fonds de pensions privés pour les plus fortunés ?

C’est bien tout le système à points qui conduit à retarder l’âge de la retraite. C’est bien tout ce système qu’il faut faire sauter.

Pour tenter de faire passer cette contre-réforme, E. Phillippe a fait de multiples promesses, multiplié les annonces de « concertations » par professions (soi-dit en passant, bizarre pour un système présenté comme « universel »), avec des primes pour les « chercheurs », à venir… en 2021 quand le projet aura été avalisé !
Quel crédit accorder à tout cela après que Delevoye ait été contraint de partir quand ses liens avec les assurances privées ont été démasquées, et après avoir pris connaissance de la fibre « sociale » du nouveau secrétaire d’Etat aux retraites, un personnage connu , comme DRH d’Auchan dans le Nord, après avoir mis à pied et fait placer en garde en vue en 2014, une caissière qui avait osé donner un pain au chocolat trop cuit à une cliente !?

La CGT-INRA appelle les personnels attachés à la défense et à l’amélioration de notre système de retraites (le code des pensions avec son calcul de la pension sur la base des 6 derniers mois) à maintenir la pression sur le gouvernement pour qu’il retire son projet et à participer aux actions interprofessionnelles prévues dans les départements et localités durant la période des fêtes de fin d’année en jonction avec les grévistes de la SNCF, de la RATP et des autres métiers.

La CGT-INRA appelle aussi à la tenue d’assemblées générales à partir du 6 Janvier dans les centres pour décider de la grève jusqu’au retrait du projet Macron-Philippe de retraites par points et à préparer les puissantes manifestations inter professionnelles et inter générationnelles prévues le Jeudi 9 Janvier.

*** Rappelons que la loi indique que ce n’est pas aux grévistes de se déclarer comme tels mais à la direction de recenser ceux qui ne font pas grève…